Le canal de Berry à vélo – que l’on appelle désormais le canal à vélo – fêtait vendredi la fin de sa vie sur papier, à l’état de projet, et le début de sa réalisation.
Le coup d’envoi a été donné dans la salle du Duc-Jean, au conseil départemental du Cher, à Bourges. S’y sont retrouvés tous ceux qui sont concernés par les 190 kilomètres de la future véloroute, par l’étude de ce projet de longue haleine, mais aussi ceux qui vont le financer.
90 km pour la première tranche de travaux :
Au premier rang de cette assemblée nombreuse se trouvaient évidemment Michel Autissier, le président du conseil départemental, Véronique Fenoll, sa première vice-présidente, également présidente du syndicat du canal de Berry, et Joël Crotté, qui représentait le conseil régional Centre-Val de Loire.
Véronique Fenoll a tenu à remercier « tous ceux qui ont travaillé et travaillent encore à cette réalisation ». Elle a surtout présenté des images – des vues d’architectes –, de ce que seront les aménagements au niveau de telle ou telle commune concernée par les 90 km de la première tranche de travaux.
Plus précisément les villages de Colombiers, La Perche, Épineuil-le-Fleuriel, Ainay-le-Vieil, Drevant et la ville de Saint-Amand-Montrond, pour ce qui concerne le premier barreau sud-est ; mais aussi, plus au nord, les communes de Plaimpied-Givaudins, Bourges, Marmagne, Mehun-sur-Yèvre, Foëcy, Vierzon, Méry-sur-Cher et Thénioux.
Joël Crotté a, par la suite, annoncé que ce grand tracé aura pour nom Véloroute V46. Rappelons que le canal de Berry a une forme de “Y”, un long tronçon allant vers le Loir-et-Cher (par Thénioux, près de Vierzon), tandis que, à l’ouest, une branche plonge vers l’Allier (par Épineuil-le-Fleuriel) quand l’autre remonte vers la Loire (à Marseilles-lès-Aubigny). L’intérêt étant de surcroît de voir l’itinéraire passer par Saint-Amand, Bourges et Vierzon.
Un jeu de questions-réponses a succédé à ces deux interventions. Au cours du débat, l’un des points marquants relevé concernait la nécessaire complémentarité des accueils : commerces, services, d’origine tant publique que privée, tout au long du trajet.
Dans un deuxième temps, les élus et les techniciens du dossier se retrouvaient au pont-canal de La Tranchasse. Ce pont, qui fait la liaison entre Colombiers et Ainay-le-Vieil, est dans un état tel que sa consolidation- rénovation représente, à elle seule, 15 % du budget de la première tranche, estimé à 10 millions d’euros !
Les discussions se sont alors déroulées autour de plans montrant que les cyclistes rouleront au-dessus de ce qui était autrefois le fond du canal, sur un caillebotis surélevé.
Il faut aller vite pour les fonds européens
C’est là que Véronique Fenoll a rappelé l’urgence à intervenir : pour des questions de sécurité tout d’abord ; mais aussi parce que les fonds européens (qui représentent 30 % du financement) ne sont disponibles que « sur factures acquittées avant fin 2018 ». Autant dire qu’il n’y a pas de temps à perdre.
La dernière partie de la matinée permettait aux participants de longer le canal sur deux kilomètres et demi, entre le pont-canal de La Tranchasse et la commune de Drevant. Une manière de suivre un tronçon du canal comblé, puis un tronçon en eau, mais aussi, pour beaucoup, une bonne occasion de découvrir les vestiges de l’aqueduc gallo-romain de Drevant, dont on ne voit plus que les extrémités de canalisation…
Maintenant, chacun attend septembre où le premier coup de pioche sera donné.
