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La pose d’enrobé pour le canal de Berry à vélo fait réagir des Saint-Amandois

La pose d’enrobé pour le canal de Berry à vélo fait réagir des Saint-Amandois
Lu dans le BERRY Républicain du 04/12/2017
La pose d’un ruban d’enrobé pour la piste du canal de Berry à vélo fait réagir à Saint-Amand, où le projet vient d’être lancé.

L’idée qu’un enrobé puisse être posé sur le tracé du canal de Berry à vélo avait effleuré l’esprit de Jean-Christophe, qui roule souvent le long des berges, quand les panneaux annonçant le chantier ont été posés. « Je me suis dit « Non, ils ne vont quand même pas faire ça ! », se souvient ce cycliste saint-amandois. Le jour où les travaux ont commencé, le 23 novembre dernier, je n’en ai pas cru mes yeux. »

« Non, ils ne vont quand même pas faire ça! Le jour où les travaux ont commencé, le 23 novembre dernier, je n’en ai pas cru mes yeux. »

Entre colère et stupeur, il a fait part de son point de vue, par courriel, au syndicat du canal de Berry, porteur du projet. « Je n’ai absolument rien contre ce projet, bien au contraire, je le soutiens totalement, assure-t-il. Mais je ne comprends pas pourquoi une autre solution que cet affreux ruban de bitume bleu foncé n’a pas a été choisie.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux autres utilisateurs partagent cet avis. Ils pointent notamment un canal « parfaitement praticable en l’état, avec une terre plane et compactée », et regrettent de voir un environnement réputé reposant et serein ainsi « gâché ». « Indépendamment de l’esthétique, cette réalisation, à base de pétrole et très énergivore pour sa mise en œuvre, me paraît anachronique par rapport aux enjeux du XXI e siècle, où la tendance est plutôt à végétaliser les espaces publics », poursuit Jean-Christophe.

Un cheminement uniforme sur la totalité du tracé

Rodolphe Chemière, paysagiste et co-maître d’œuvre du projet, n’est pas surpris que les remarques, qui portent sur le choix du matériau et non sur l’intérêt du canal de Berry à vélo, viennent de Saint-Amand. « C’est justement là où un cheminement existe presque déjà, ce qui n’est pas le cas sur la totalité du parcours. Or, c’est important de travailler de façon uniforme sur les 190 km du tracé. À Saint-Amand, le chemin stabilisé est sain et propre, mais ça demande un entretien dont l’enrobé n’a pas besoin. Il faut penser, aussi, à l’utilisation plus soutenue qui va en être faite dans le cadre du canal de Berry à vélo. »

« L’enrobé va se patiner et blanchir. Ce sera beaucoup plus clair dans six mois à un an. »

Le professionnel préfère donner rendez-vous dans quelques mois, afin de vraiment juger du résultat : « Oui, ça fait peur de voir arriver ces machines qui chauffent et viennent dérouler un tapis noir sur environ deux mètres de largeur, mais cet enrobé va se patiner et blanchir, assure-t-il. Ce sera beaucoup plus clair dans six mois à un an, davantage d’ici deux à trois ans. Cet enrobé, qui s’inspire de celui de la Loire à vélo, n’a pas été choisi par défaut. C’est le matériau optimum en matière de pérennité, de coût, de confort et de sécurité. »

Rodolphe Chemière n’a pas le sentiment de dénaturer les berges du canal de Berry. « On pérennise un couloir cyclable avec un travail conséquent, tout autour, sur les espaces verts et les plantations. À certains endroits, des taillis se sont épaissis, cachant des paysages intéressants. Ce sera une fenêtre qu’on ouvre sur un jardin à l’échelle d’un grand territoire. »