Martine Cano est la présidente de la Fédération française de cyclotourisme. © (Photo NR)
18 % de femmes
Présidente de la FFCT, Martine Cano n’ignore pas l’ampleur du défi pour une activité où les femmes ne représentent que 18 % des licenciées. « La parité n’est respectée qu’à la fédération de handball », constate-t-elle. Quid alors pour le cyclotourisme, bien plus masculin que le hand ? « La pratique se féminise doucement », s’encourage-t-elle, convaincue que cette évolution, même si elle reste lente, ne peut qu’aider à faire évoluer l’image de la discipline. Et donc attirer les pédaleuses.
À Niort, les dirigeants de clubs n’ont pas manqué de propositions, d’exemples ou de volontarisme pour faire venir les filles : leur dédier des sorties, leur laisser plus souvent l’initiative, s’ouvrir davantage aux familles, donc aux enfants, donc aux mamans, instaurer des binômes homme-femme… Autant d’idées pour « les inciter à sauter le pas et s’engager ».
Bâtons dans les roues
Reste que, plus globalement, la FFCT se heurte au même phénomène que les autres associations : la crise du bénévolat et le délicat renouvellement des rangs. Martine Cano en sait les causes, à commencer par la complexification des contraintes et la rigidification de la réglementation qui compliquent les projets autant qu’elles peuvent décourager les ambitions. Les bâtons dans les roues. « L’arsenal juridique est tel qu’il peut effrayer. C’est pourquoi nos délégués sont là pour assister les adhérents dans leurs démarches. »
Les « sorties sauvages »
La FFCT se découvre aussi concurrencée par le développement apparemment insistant de « groupes sauvages » : « Ce sont des groupes qui se créent entre copains, de façon informelle. C’est une pratique peut-être très sympa mais elle est dangereuse », commente la présidente de la FFCT qui rappelle que faire du vélo en peloton nécessite de connaître certaines règles (qui sont enseignées par la fédération) et risque de déclencher la responsabilité personnelle de l’organisateur en cas d’accident (alors que la FFCT dispose des assurances offrant la couverture nécessaire).
Espoir
Mais les cyclotouristes ont des raisons de rester confiants : à l’heure où l’on redécouvre l’importance du lien social, où l’on recherche un rapport plus authentique à la nature dans une certaine forme de lenteur, ils savent qu’ils peuvent être une affaire qui roule.