Le vélo n’est peut-être pas – encore ? – l’alpha et l’oméga, ni même la martingale du tourisme dans le Cher. Mais c’est incontestablement un atout maître.
Selon une enquête de Vélo et territoires, 22 millions de Français font du vélo pendant leurs vacances et 52 % des Français se déclarent plus attirés par le tourisme à vélo qu’avant la crise sanitaire. Depuis ces dernières années, cette approche rencontre un bel engouement, jusqu’à positionner aujourd’hui la France comme la seconde destination mondiale pour le tourisme à vélo après l’Allemagne.
Le Cher, qui offre bien des attraits pour les cyclistes (des routes à même de satisfaire tous les profils d’utilisateurs, de la gastronomie, du patrimoine historique, des sites naturels remarquables), entend ne pas laisser passer l’occasion.
Le guide recense et décrit plus d’une quarantaine de circuits ou étapes à faire à vélo dans le Cher. Photo Pierrick Delobelle
Or vert et slow tourisme
Le département bénéficie d’un alignement des planètes sans précédent : l’urgence climatique, la prise de conscience écologique collective, les progrès technologiques, la volonté politique, les ambitions économiques et l’aspiration à un autre tourisme (re) mettent le vélo sur le devant de la scène. Urbaine ou rurale, quotidienne ou touristique.
À l’instar de l’EuroVélo6, la route Loire à vélo sur laquelle mise beaucoup le conseil régional Centre-Val de Loire, le Cher s’inscrit sur le tracé de Cœur de France à vélo (appelé aussi véloroute 46). L’itinéraire traverse trois provinces qui, si l’on sait se transformer en orpailleur, révèlent des pépites patrimoniales, historiques et naturelles de la Touraine, du Berry et du Bourbonnais.
De plus, le département compte quelque 70 kilomètres de la Loire à vélo, cette euroroute reliant la Loire-Atlantique à Cuffy et sillonnée chaque année par un million de touristes. Une manne que les collectivités entendent capter en partie en favorisant et développant l’accueil des cyclistes, plus dépensiers que des touristes classiques.
Pour accompagner ce slow tourisme et les espoirs qu’il fait naître en termes d’attractivité territoriale et de retombées économiques, le Berry républicain, avec l’aide du conseil départemental du Cher et du comité départemental de cyclotourisme, a donc conçu un guide. Pratique, au format poche, il recense et décrit, en 148 pages, les itinéraires à faire le long du canal de Berry ou de la Loire, en s’appuyant sur des cartes précises. Il propose aussi des circuits pour découvrir le département et ses richesses. Un guide du vélo buissonnier en quelque sorte.
Faites le contre-la-montre de Paris-Nice à Saint-Amand-Montrond
Pour vous aider à préparer votre périple, il recense, de manière subjective et non exhaustive, les sites à découvrir, les endroits où s’arrêter pour manger et dormir, sur la foi du bouche-à-oreille et du référencement des établissements sur le site de Berry Province, le bras armé des conseils départemental et régional en matière de tourisme, mais aussi de sites dédiés à la réservation (booking.com, gites-de-france.com, etc.)
Et comme le vélo prend de plus en plus sa place en milieu urbain, une partie de ce fascicule, enrichi de conseils pratiques, est consacrée au cyclisme en ville et à son approche sociétale. Enfin, le département étant la terre du double champion du monde Julian Alaphilippe, ce guide ne pouvait pas ne pas évoquer le vélo sous son aspect sportif, en vous incitant, par exemple, à vous frotter aux parcours d’entraînement de ses champions dans le Cher ou à faire le parcours du contre-la-montre de Paris-Nice à Saint-Amand-Montrond. Prêts ? En selle !
La Loire à vélo, l’incontournable
Pour un cycliste, la Loire à vélo, c’est un peu les Chemins de Saint-Jacques de Compostelle ou le GR 20 en Corse pour un randonneur : un must, voire un rêve.
Relier Saint-Nazaire, côté Atlantique, à Cuffy, au bord du fleuve royal, permet aux amateurs de travers la moitié du pays sur sur 600 kilomètres. Certes, le Cher, par rapport au Loiret ou encore l’Indre-et-Loire, n’est pas le département qui concentre le plus de kilomètres de cet axe mythique. Mais le département offre quand même de jolis tracés entre Belleville-sur-Loire et Apremont, labellisé Plus beau village de France, avec son château et son jardin remarquable sur les bords de l’Allier, non loin de Cuffy.
C’est là, dans le Bec d’Allier, que la rivière se jette dans la Loire. Et là que finissent nos suggestions d’itinéraires inspirés par le fleuve royal avant que le tracé ne le traverse pour rejoindre la Nièvre.
Et, pour capter la manne des cyclistes qui empruntent l’EuroVélo 6, nom de code de cette véloroute, le conseil départemental et des offices de tourismes ont eu l’idée de concocter des boucles locales pour se raccrocher peu ou prou à cet itinéraire emblématique.
Dans le Cher, elles sillonnent le pays sancerrois et le Val d’Aubois, s’approchent de la Loire, baguenaudent sur les bords de l’Allier, s’aventurent du côté du canal de Berry. Que ce soit en itinérance ou en séjour, ces circuits s’adaptent aussi bien aux familles qu’aux plus sportifs. On y roule dans la roue d’Albert Bourlon (cycliste berrichon, détenteur du record de la plus longue échappée en solitaire sur le Tour de France 1947), on y part sur les traces des Cisterciens ou on y remonte aux sources de l’industrie. Ces boucles de territoire invitent à prendre le temps de découvrir les richesses et les paysages d’ici, les hommes et les femmes qui les façonnent et les font vivre.
Des parcours pour toutes et tous
Outre la Loire à vélo et ses boucles, ainsi que les étapes en ligne du canal de Berry, le Cher offre un terrain de jeu idéal pour les cyclotouristes, confirmés ou néophytes.
Des paysages du Boischaut au Pays-Fort et ses granges pyramidales, de la frontière solognote, ses forêts au Val d’Aubois et son passé industriel, du Piton de Sancerre et ses vignes à la Champagne berrichonne et ses trésors, mille et une boucles, plates, roulantes ou plus escarpées sont imaginables pour les cyclistes.
Pour ce magazine, Louis-Marie Paulin, président du comité départemental de cyclotourisme, en a concocté douze.
Quelques circuits frôlent les itinéraires de la Loire à vélo ou du canal de Berry à vélo, d’autres s’en écartent. Mais tous maillent le territoire. Ils ambitionnant de ne laisser aucun « pays » orphelin d’une balade. Une substantifique moelle (cyclo) touristique en quelque sorte pour découvrir les beautés naturelles du Cher, admirer ses richesses patrimoniales et savourer parfois ses produits emblématiques.
Pratique
Le magazine est disponible dans les kiosques et les offices de tourisme au tarif de 6,9 euros.
Arnauld Pasquier